Évènement

Plaque commémorative 1953

04.09.2023

Qui a remarqué cette plaque ? Elle se trouve presque en face de l’accueil actuel dans le couloir menant aux grands escaliers, qui furent pendant de très nombreuses années le seul passage d’entrée et de sortie de générations entières d’élèves de l’Institut.

Ci-dessous une partie retrouvée du discours prononcé lors de l’inauguration de la plaque commémorative aux morts de Saint-Louis des deux guerres.  Ce discours a été prononcé en 1953, lors des commémorations organisées pour fêter le centenaire de l’Institut (la date précise est illisible sur le document original) par Pierre Lefèvre, Président de l’Association des Anciens Elèves de l’Institut, qui a précédé l’ASBL des Anciennes & Anciens fondée, elle, en 1970.

 

Excellence, Messeigneurs,

On n’a pas tous les jours cent ans …

Lorsqu’au lendemain de son 75e anniversaire, j’entrais à l’Institut Saint-Louis, rien ne me faisait prévoir la très grande joie que constituerait le Centenaire d’une maison qui ne serait plus une école primaire mais un collège.

Comme il m’est agréable, Excellence, de saluer votre présence parmi nous en votre double qualité de prélat et de représentant chez nous de Sa Sainteté.

Je tiens, comme Président des Anciens, et en leur nom, à vous manifester toute la joie que nous procure l’honneur de votre présence.

Nous sommes particulièrement sensibles au fait que le Chef de notre Eglise soit aujourd’hui parmi nous en la personne de son Ambassadeur en Belgique.

Mes chers Amis, le Centenaire d’un Collège comme le nôtre n’est pas un événement interne en notre Maison, c’est plus que cela, c’est la célébration d’une glorieuse et douloureuse étape de la permanence de l’enseignement chrétien.

Nous devons malheureusement regretter aujourd’hui l’absence de notre Evêque, qui nous est attaché au double titre de chef de diocèse et de Président d’Honneur de l’Association des Anciens.

Nous avons la joie de le savoir en convalescence et cela compense la peine que nous ressentons en le sachant loin de nous.

Il y a cent ans, naissait une école dont la presse vous a fait connaître l’existence, des noms dont l’humilité et toute la gloire ont présidé à ces destinées jusqu’à ce jour.

Des souvenirs ont surgi dans l’esprit de chacun à l’annonce des cérémonies de ce jour et des élèves ont manifesté leur joie, leur fierté d’avoir, à un moment quelconque de leur vie, appartenu à Saint-Louis.

Ces années les ont marqués parce que l’esprit qui règne ici au-delà des choses et des hommes, reste le même, avec tout ce qu’il a de non-conventionnel et de familial.

En célébrant aujourd’hui avec faste le glorieux centenaire de l’Institut Saint-Louis, nous nous devons, au nom même des principes qui nous ont été inculqués en ces lieux, d’associer à la nombreuse assemblée ici présente, la mémoire de ceux qui, un jour élèves comme nous de cette institution, ont fait à la Patrie le sacrifice de leur vie.

Une première fois, en 1914, le sol de la Belgique est envahi par les troupes allemandes, et dès les premières heures, nos troupes assument la lourde tâche de défendre notre territoire en face d’un ennemi supérieur en nombre.  De toutes les classes de la société, unis pour la défense des intérêts communs menacés, tous les Belges font face.  Beaucoup d’entre nous iront jusqu’au sacrifice suprême dans cette lutte inégale.

La glorieuse résistance des Belges à Loncin, Namur, Anvers et sur la ligne de l’Yser, dernière barrière à laquelle s’accroche une poignée de soldats courageux qui veulent à tout prix conserver ce qui reste de Belgique libre, restera gravée dans toutes les mémoires.  La froide détermination de ceux qui doivent subir l’occupation, le patriotisme de ceux qui, par la Hollande et l’Angleterre, rejoignent les combattants de l’Yser, seront un exemple qui soutiendra de nombreux courages.  Quatre années durant, dans les tranchées remplies de boue épaisse, notre Armée va combattre avec un courage admirable, attendant que le renversement du rapport des forces permette le déclenchement de l’offensive libératrice.

Combien sont morts, héros célèbres ou inconnus tués en accomplissant des actions d’éclat ou simplement parce qu’ils avaient à cœur de remplir la mission qu’ils avaient courageusement acceptée.

De tous ces braves, de toutes ces victimes du devoir, les noms pieusement recueillis forment aujourd’hui une page qui témoigne de l’héroïsme de nos parents et je me souviens encore d’un cadre tout simple, orné des couleurs nationales, qui rappelait aux élèves de l’Institut Saint-Louis, la mémoire des anciens qui n’étaient jamais revenus.

[…]

 

Pierre Lefèvre

 

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