En souvenir du chanoine André Lanotte
04.09.2023Comme l'ont relevé deux ouvrages parus en 2020, un rôle majeur a été rempli le siècle passé à propos de l'architecture religieuse du diocèse de Namur par le chanoine André Lanotte, qui fut professeur à l'Institut Saint-Louis durant les années 1940.
Ainsi, dans « André Lanotte, homme d'art et d’espérance - 1914-2010 », publié aux Éditions namuroises, la licenciée en histoire Marthe Blanpain rappelle que ce prêtre, qu'elle a secondé pendant près de 50 ans, était licencié en histoire de l'art et archéologie ainsi que candidat en sciences historiques. Ordonné en 1940, il est nommé titulaire de 4e Latines à Saint-Louis, dont la partie qu'il habite est détruite lors du bombardement de Namur en 1944, alors qu'il remplaçait heureusement durant les vacances le curé d'Herbeumont engagé dans la résistance. Mais dès 1943, André Lanotte devient membre de la Commission diocésaine d'art chrétien dont il deviendra secrétaire et ensuite président, tout en étant nommé en 1944 secrétaire à l'évêché aux côtés de Mgr Charue. Et dès juillet 1945, il est chargé de veiller à la reconstruction des édifices religieux du diocèse détruits durant la guerre 1940-1945 en soulignant que l'art est toujours contemporain. D'où de nouvelles réalisations généralement appréciées, mais parfois critiquées, réalisées avec de nombreux artistes, dont l'architecte Roger Bastin (cf l'ex-Grand Séminaire de Salzinnes et les Facultés Notre-Dame de la Paix) et Louis-Marie Londot. De là aussi la reconnaissance dans diverses Commissions, à l'Académie royale de Belgique et à l'étranger de celui devenu « une sorte de leader au vu de sa personnalité fascinante, chaleureuse et affectueuse... ». À Namur, André Lanotte défendra des rénovations, dont celle de l'Arsenal, mais pas en passéiste.
Ayant enseigné au Grand Séminaire de Namur en lien avec les ouvertures du concile Vatican II, il collaborera aussi avec son ancien condisciple, Mgr Mathen, mais il s'opposera courtoisement aux vues de Mgr Léonard. Durant des dizaines d'années, il fut proche des abbés Bouchat et Malherbe, curés de la paroisse Saint-Jean-Baptiste & Saint-Loup, en y partageant notamment ses multiples lectures.
Toujours à propos de l'art sacré et du lien entre architecture et spiritualité, Jean-Paul Verleyen et Cécile Vandernoot ont qualifié d'essentiel le rôle joué le siècle passé par le chanoine Lanotte, ainsi que par les architectes et artistes auxquels celui-ci fit appel (Cf le « Guide Architecture moderne et contemporaine 1893-2020. Namur & Luxembourg provinces » publié avec les photos de Nicolas Bomal comme 5e volume de la collection de guides de la Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles).
Et à propos de l'ouverture aux arts de tous les temps, y compris ceux du siècle passé, on doit aussi rappeler ce que fit durant bien des années à l'institut Saint-Louis l'abbé Louis Rifon, spécialement auprès de ses élèves de 5e Latines ou Poésie !
Jacques BRIARD
Rhéto 1960