1948 - 1998
26.03.2024Le Cinquantenaire de la Rhéto 1948
Il y a cinquante ans, s’achevait le cycle de nos humanités anciennes – gréco-latines, cela s’entend – cette riche formation éducative imprégnée de la sagesse des anciens.
Avec le temps s’estompe le souvenir laissé par cet événement. Cependant, dans l’euphorie de notre succès, nous nous croyions devenus grands ! L’avenir nous appartenait.
Aujourd’hui, il nous faut dresser un bilan. Qu’avons-nous fait de ce demi-siècle ?
Nos personnalités ont-elles enrichi l’histoire des temps présents ? Cette Histoire, tellement chère à André Postal. Nos actions ont-elles été conformes à l’esprit de Rerum Novarum, si proche d’Albert Maniet ? Vous, jeunes promotions qui nous entourez de votre dynamisme critique et novateur, en serez les juges.
Ce jour se veut aussi être la commémoration de la fin d’une épopée, celle de la rhétorique 1948. Notre promotion – la meilleure, comme toutes les autres – était forte de 33 gaillards, riches dans leur diversité, unis par leur esprit de corps. Nos rangs se sont quelque peu clairsemés. Nous devons regretter, ce jour, l’absence de certains retenus à l’étranger ou pour toute autre raison. Nous devons déplorer le grand départ de cinq condisciples. Permettez-moi d’évoquer la mémoire d’un des leurs, le plus récemment disparu. Je citerai Maurice Lerusse, figure emblématique de notre cours. Son sourire proverbial, sa gentillesse légendaire ont touché chacun d’entre nous. Un souvenir aussi nous rapproche de lui. Il fut le gardien de l’équipe de football de Saint-Louis. Cette équipe était, en cette année scolaire 1947-1948, charpentée de huit rhétoriciens. Les succès remportés par cette formation furent, je crois, un de nos seuls titres de gloire. Car cette équipe fit triompher Saint-Louis au championnat sportif interscolaire contre les formations réputées de Saint-Berthuin de Malonne, de Saint-Paul de Godinne et de l’Athénée royal de Dinant. Le match de finale contre cette dernière nous valut de gagner la coupe et un voyage lointain. Nous nous rendîmes à Luxembourg pour y affronter l’équipe junior nationale, dans cette ville dont le devenir allait s’enrichir de la visite de nombreux contribuables belges. Nos coaches et accompagnateurs de ce voyage étaient le préfet Capelle et l’abbé Toussaint.
Ce mot ne pourrait se terminer sans l’adresse de quelques remerciements.
A tous ceux qui ont donné le dynamisme à cette institution pour s’adapter aux changements de notre société.
Aux nombreux parents confiants dans l’éducation de maîtres dévoués et motivés.
Aux responsables de la formation des jeunes qui ont foi dans l’évolution de notre savoir et dans la richesse de notre patrimoine.
Aux organisateurs de cette réunion d’Anciennes et d’Anciens qui, par leur dévouement et leur savoir-faire, nous offrent la joie de retrouvailles et le plaisir de confrontation de génération.
Ces quelques mots traduisent notre gratitude et les assurent de notre reconnaissance.
En guise de conclusion, laissons le soin à Horace de nous convier de la sorte à fêter ce succès : Nunc est bibendum.
Namur, le 21 novembre 1998
Jean-Louis Michaux
Rhéto 1948
(décédé le 11 juillet 2024)
Jean-Louis Michaux est membre de l'Académie nationale de médecine (France) et mélomane, il est aussi auteur de plusieurs ouvrages sur différents musiciens : Beethoven, Bartok, Mozart et Schubert. Voici l'article paru dans l'Avenir en novembre 2015.